Expérience Tchadienne
J'irai manger chez les Tchadiens. 1992
Parmi mes séjours africains, il y a eu aussi le Tchad, un pays instable avec des problèmes ethniques ça et là, au sud comme au nord.
J'étais sur le camp « Kosseï » à N'djaména, la vie était rythmée du travail de vacation radio, des repas du week-end. Nous côtoyions des personnels tchadiens, qui étaient employés pour le service de nettoyage de notre espace vie et de nos vêtements.
J'ai bien connu Jacques, lors de mes 2 séjours là-bas. Jacques était notre homme à tout faire, et les liens se tissèrent facilement surtout lors d'un deuxième passage à N'djaména.
Lors de repas de relève, on faisait un ou deux cabris à la broche, et c'est Jacques et Jean qui les préparaient. Ces repas étaient succulents.
A force de côtoiement, Jacques proposa à moi et à d'autres de venir chez lui en ville pour déjeuner. Cela ne s'est pas mis en place facilement, compte tenu de la nourriture disponible et des arrivages sur la ville. Plusieurs fois, il a remis à plus tard ce rendez-vous tant attendu.
Les Tchadiens sont très pauvres, et nous savions dès le départ que cela serait un sacrifice pour lui et sa grande famille, nous avons participé à quelques achats pour faciliter cette rencontre hors du commun.
Il était difficile de circuler dans la capitale sans risquer une agression, et parfois pour rien, l'insécurité est partout.
Avec Jacques, tout semblait plus simple évidemment, on était comme chez nous, c'est un sentiment plutôt rare ici. Nous sillonnons à pied les quelques mètres qui séparent la rue de la maison en terre cuite, la chaleur est étouffante, il fait bien 40° à l'ombre.
Quand on dit la maison ici, il faut comprendre des pièces en terre battue toute quasiment identiques. Il nous présenta sa famille dont 3 de ses femmes, la polygamie ici est autorisée. Nous nous asseyons sur des paillasses au sol, et allons dégusté du poisson grillé avec en guise de pain du manioc, une des bases de la nourriture tchadienne.
Je crois franchement que peu de blancs ont réalisé un telle expérience, je suis obligé de parler en ces termes, puisque c'est comme cela qu'ils nous nomment.
Le repas est convivial mais sans les femmes ni les enfants, nous sommes un peu gênés, nous connaissons bien les difficultés de la vie voire de la survie dans ce pays très sous développé.
L'expérience est forte puisqu'elle est très rare, je ne l'ai réalisée que une seule fois, mais j'ai savouré cet instant unique. Le grand bonus de ce moment passé dans une famille tchadienne fut que nos regards furent différents ensuite, sur notre camp avec Jacques, c'était devenu un ami…
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